Faut-il craindre la remontée des taux sur le long terme pour les entreprises vertes ?
On constate que ces valeurs ont tendance à surperformer ces dernières années par rapport au reste des marchés. Alors que le CAC 40 a augmenté de 42% en 5 ans, l’indice LYXOR ETF NEW ENER (composé de valeurs du secteur des énergies alternatives) a augmenté de 151% comme on le voit sur ce graphique. Le secteur a rebondi plus rapidement à la crise sanitaire et même s’il a fortement été impacté par la hausse des taux en début d’année, on constate une revalorisation de ces valeurs.

En outre, ces valeurs vertes aux critères ESG semblent mieux rebondir face à la crise sanitaire. Pour cause, une bonne gestion des salariés, la cohésion, et l’intégration des communautés locales sont autant de facteurs permettant aux entreprises de s’adapter de manière agile et rapide aux différents aléas.
Bien que la hausse des taux ait conduit à de fortes ventes à découvert dans le secteur des énergies alternatives, ces entreprises socialement responsables continuent d’attirer des investisseurs qui cherchent des placements alternatifs.
BlackRock, plus important gestionnaire d’actifs au monde, confirme par ailleurs cette tendance à la vente des actions dites classiques, pour se tourner vers des actions à caractère plus durable et responsable. Les critères ESG semblent devenir une des conditions nécessaires à un investissement pérenne. Selon l’agence de notation Moody’s cette tendance devrait d’ailleurs perdurer dans le temps.
Nous retiendrons aussi l’engagement du président Joe Biden dans la lutte contre le changement climatique. Un des point clé de son grand projet d’infrastructures de 2 000 milliards (financé par une hausse de l’imposition des sociétés passant de 21 à 28%) vise à « Build Back Better », en mettant en place toute une batterie de propositions pour investir dans des entreprises innovantes, vertes afin de lutter contre la hausse des températures et arriver à la neutralité carbone d’ici 2050. Il compte par exemple révoquer d’importants projets de constructions d’oléoduc, ou encore ouvrir la voie à un moratoire sur les activités gazières et pétrolières ; amplifier « la révolution des voitures électriques » ou encore encourager la rénovation d’habitations vétustes, rénover les infrastructures d’eau et d’assainissement.
La crainte de la hausse des taux s’explique donc en majeur partie, par ces plans de relances budgétaires massifs en Europe et outre-manche. Cependant la hausse de l’inflation est à relativiser. Les taux étaient initialement bas, et bien qu’ils aient augmenté ces derniers temps, ils devraient rester relativement faible en Europe et contrôlés aux États-Unis au vue des plans de relances successifs et de distribution de chèques aux familles. La FED annonce aussi que la politique monétaire restera accommodante tant que l’objectif de plein emploi et d’inflation de 2% ne sera pas atteint.