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Le taux directeur américain à dix ans a atteint la barre des 1,77% mardi 30 mars et le taux à 5 ans a atteint son plus haut historique depuis 13 ans.

La hausse du nombre de vaccinations contre la COVID-19 et la reprise progressive de l’activité aux États-Unis, aidée par des plans de soutiens massifs de l’économie (1 900 milliards de dollars centrés sur la pandémie et 2 000 autres milliards de dollars prévus dans les infrastructures) font craindre une remontée de l’inflation plus rapide qu’estimé par la Réserve Fédérale Américaine. Certaines estimations tablent sur une hausse de l’inflation de 2.4 % aux États-Unis cette année contre un objectif fixé de 2%. Mais c’est surtout la hausse des taux réels (taux nominal moins l’inflation) qui est à craindre.

L’impact de la remontée des taux se traduirait par un resserrement prématuré de la politique monétaire de la FED et une réduction d’achats de titres sur les marchés qui atteignent aujourd’hui plus de 120 milliards de dollars par mois. Une hausse des taux rapides a aussi pour conséquence une forte rotation des actions vers les obligations, expliquant en partie les craintes du marché action.

Autre facteur à craindre, quand les taux augmentent, la valeur actualisée des profits futurs diminue mécaniquement. A l’inverse des financières à qui profitent la hausse des taux, les valeurs de croissance ainsi que celles à forte intensité capitalistique sont particulièrement exposées à ce phénomène ; c’est plus spécifiquement le cas du secteur de l’énergie et des entreprises dites « vertes ». On pense notamment à Iberdrola ou McPhy qui ont perdu plus de 15 % par rapport à leur plus haut de janvier.

Qu’est-ce qu’une entreprise « verte » alors ?

Les entreprises vertes effectuent des activités classiques, réalisées avec des procédés moins polluants ou moins consommateurs d’énergie ayant pour finalité la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. L’objectif est de favoriser un développement durable et soutenable sur le long terme.

Il existe aujourd’hui 439 fonds ISR en France qui investissent dans ces sociétés vertes et responsables. Ce chiffre a été multiplié par 15 depuis 2005, témoignant d’un intérêt croissant des investisseurs particuliers et des institutionnels pour ces investissements. Ces entreprises sont d’ailleurs mises en avant avec la création d’un nouvel indice boursier CAC 40 ESG, regroupant les 40 entreprises témoignant des meilleures pratiques Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG).

Faut-il craindre la remontée des taux sur le long terme pour les entreprises vertes ?

On constate que ces valeurs ont tendance à surperformer ces dernières années par rapport au reste des marchés. Alors que le CAC 40 a augmenté de 42% en 5 ans, l’indice LYXOR ETF NEW ENER (composé de valeurs du secteur des énergies alternatives) a augmenté de 151% comme on le voit sur ce graphique. Le secteur a rebondi plus rapidement à la crise sanitaire et même s’il a fortement été impacté par la hausse des taux en début d’année, on constate une revalorisation de ces valeurs.

Source : TradingView

 

En outre, ces valeurs vertes aux critères ESG semblent mieux rebondir face à la crise sanitaire. Pour cause, une bonne gestion des salariés, la cohésion, et l’intégration des communautés locales sont autant de facteurs permettant aux entreprises de s’adapter de manière agile et rapide aux différents aléas.

Bien que la hausse des taux ait conduit à de fortes ventes à découvert dans le secteur des énergies alternatives, ces entreprises socialement responsables continuent d’attirer des investisseurs qui cherchent des placements alternatifs.

BlackRock, plus important gestionnaire d’actifs au monde, confirme par ailleurs cette tendance à la vente des actions dites classiques, pour se tourner vers des actions à caractère plus durable et responsable. Les critères ESG semblent devenir une des conditions nécessaires à un investissement pérenne. Selon l’agence de notation Moody’s cette tendance devrait d’ailleurs perdurer dans le temps.

Nous retiendrons aussi l’engagement du président Joe Biden dans la lutte contre le changement climatique. Un des point clé de son grand projet d’infrastructures de 2 000 milliards (financé par une hausse de l’imposition des sociétés passant de 21 à 28%) vise à « Build Back Better », en mettant en place toute une batterie de propositions pour investir dans des entreprises innovantes, vertes afin de lutter contre la hausse des températures et arriver à la neutralité carbone d’ici 2050. Il compte par exemple révoquer d’importants projets de constructions d’oléoduc, ou encore ouvrir la voie à un moratoire sur les activités gazières et pétrolières ; amplifier « la révolution des voitures électriques » ou encore encourager la rénovation d’habitations vétustes, rénover les infrastructures d’eau et d’assainissement.

La crainte de la hausse des taux s’explique donc en majeur partie, par ces plans de relances budgétaires massifs en Europe et outre-manche. Cependant la hausse de l’inflation est à relativiser. Les taux étaient initialement bas, et bien qu’ils aient augmenté ces derniers temps, ils devraient rester relativement faible en Europe et contrôlés aux États-Unis au vue des plans de relances successifs et de distribution de chèques aux familles. La FED annonce aussi que la politique monétaire restera accommodante tant que l’objectif de plein emploi et d’inflation de 2% ne sera pas atteint.

Ce qu’il faut en retenir

Si les valeurs vertes ont souffert de la remontée des taux ces derniers mois, cette chute semble n’être que ponctuelle et négligeable aux vues du rallye de ces valeurs sur les dernières années. Favorisées par les investissements massifs et les politiques incitatives pour répondre aux engagements climatiques fixés par les gouvernements, elles continuent de bénéficier d’une visibilité et d’un attrait croissant de la part des investisseurs, petits comme grands porteurs. En outre, la remontée des taux a permis au marché de se consolider, après la forte valorisation du secteur permettant ainsi de nouveaux points d’entrés intéressants pour se positionner sur ces valeurs vertes. La FED ne prévoit pas non plus de resserrement de sa politique monétaire, rassurant ainsi les marchés actions.

Faut-il craindre la remontée des taux sur le long terme pour les entreprises vertes ?

On constate que ces valeurs ont tendance à surperformer ces dernières années par rapport au reste des marchés. Alors que le CAC 40 a augmenté de 42% en 5 ans, l’indice LYXOR ETF NEW ENER (composé de valeurs du secteur des énergies alternatives) a augmenté de 151% comme on le voit sur ce graphique. Le secteur a rebondi plus rapidement à la crise sanitaire et même s’il a fortement été impacté par la hausse des taux en début d’année, on constate une revalorisation de ces valeurs.

Source : TradingView

 

En outre, ces valeurs vertes aux critères ESG semblent mieux rebondir face à la crise sanitaire. Pour cause, une bonne gestion des salariés, la cohésion, et l’intégration des communautés locales sont autant de facteurs permettant aux entreprises de s’adapter de manière agile et rapide aux différents aléas.

Bien que la hausse des taux ait conduit à de fortes ventes à découvert dans le secteur des énergies alternatives, ces entreprises socialement responsables continuent d’attirer des investisseurs qui cherchent des placements alternatifs.

BlackRock, plus important gestionnaire d’actifs au monde, confirme par ailleurs cette tendance à la vente des actions dites classiques, pour se tourner vers des actions à caractère plus durable et responsable. Les critères ESG semblent devenir une des conditions nécessaires à un investissement pérenne. Selon l’agence de notation Moody’s cette tendance devrait d’ailleurs perdurer dans le temps.

Nous retiendrons aussi l’engagement du président Joe Biden dans la lutte contre le changement climatique. Un des point clé de son grand projet d’infrastructures de 2 000 milliards (financé par une hausse de l’imposition des sociétés passant de 21 à 28%) vise à « Build Back Better », en mettant en place toute une batterie de propositions pour investir dans des entreprises innovantes, vertes afin de lutter contre la hausse des températures et arriver à la neutralité carbone d’ici 2050. Il compte par exemple révoquer d’importants projets de constructions d’oléoduc, ou encore ouvrir la voie à un moratoire sur les activités gazières et pétrolières ; amplifier « la révolution des voitures électriques » ou encore encourager la rénovation d’habitations vétustes, rénover les infrastructures d’eau et d’assainissement.

La crainte de la hausse des taux s’explique donc en majeur partie, par ces plans de relances budgétaires massifs en Europe et outre-manche. Cependant la hausse de l’inflation est à relativiser. Les taux étaient initialement bas, et bien qu’ils aient augmenté ces derniers temps, ils devraient rester relativement faible en Europe et contrôlés aux États-Unis au vue des plans de relances successifs et de distribution de chèques aux familles. La FED annonce aussi que la politique monétaire restera accommodante tant que l’objectif de plein emploi et d’inflation de 2% ne sera pas atteint.

Ce qu’il faut en retenir

Si les valeurs vertes ont souffert de la remontée des taux ces derniers mois, cette chute semble n’être que ponctuelle et négligeable aux vues du rallye de ces valeurs sur les dernières années. Favorisées par les investissements massifs et les politiques incitatives pour répondre aux engagements climatiques fixés par les gouvernements, elles continuent de bénéficier d’une visibilité et d’un attrait croissant de la part des investisseurs, petits comme grands porteurs. En outre, la remontée des taux a permis au marché de se consolider, après la forte valorisation du secteur permettant ainsi de nouveaux points d’entrés intéressants pour se positionner sur ces valeurs vertes. La FED ne prévoit pas non plus de resserrement de sa politique monétaire, rassurant ainsi les marchés actions.